Surveillance et soins

La cessation d’activité d’un des parents pendant les premières années (durée variable d’une famille à l’autre) est imposée par la permanente disponibilité nécessaire afin pouvoir intervenir en cas de problèmes, les soins quotidiens et une surveillance de tous les instants.

La surveillance de jour

Ils ne peuvent rester seuls car il est difficile de prévoir les besoins en sommeil contre lesquels il est difficile de lutter.

L’accompagnement véhiculé dans tous leurs déplacements est nécessaire pour limiter leur fatigue et donc augmenter leur autonomie vis a vis de leur respirateur.

La disponibilité constante d’un parent pour les conduire aux différentes activités liées à leur âge, aux différents horaires de l’établissement scolaire, aux consultations médicales et paramédicales (kinésithérapie, orthophonie), aux hospitalisations pour des examens constants pour réajuster les paramètres du respirateur.

La surveillance de nuit

Peu de plages nocturnes sont consacrées au repos complet et réparateur des parents.

Cette surveillance est vitale, obligatoire et constante car:

  • il faut palier à toutes alarmes sonores (ventilation ou oxymètre). Lors de pannes EDF il faut vérifier que les batteries ont pris le relais.
  • il faut ajuster les besoins en oxygène

La ventilation par masque implique une surveillance constante de son ajustement en cas de fuites pour une bonne ventilation pendant la nuit.

Astreintes de surveillance et de soins durant les temps scolaires

La plupart du temps, il est demandé à un parent d’être disponible pour permettre une intégration scolaire dès la maternelle. En cas de problèmes, le parent doit intervenir dans les 5 minutes ou accompagner l’enfant lors des sorties en dehors de l’établissement. Parfois, une présence au sein de l’établissement est demandée à un des parents. Car les structures en milieu « ordinaires » accueillent l’enfant mais le handicap reste à la charge des familles.

L’accueil des enfants dans des structures médicalisées (IME) peuvent permettre une prise en charge globale (scolaire et médicale) et parfois la reprise d’une activité professionnelle pour le parent.

Une scolarisation en milieu ordinaire reste la priorité afin d’assurer un avenir d’adulte autonome.

Astreintes de surveillance et de soins durant les études supérieures

Pour les plus grands qui poursuivent leur études, un des parents continue la veille nocturne. Ce qui implique pour ce parent de dormir sur le site d’études. Les jeunes adultes « Ondines » ont besoin de cette veille pour se « sentir en sécurité » et ainsi profiter d’un repos total.

Les familles privilégient la vie au domicile des enfants « Ondines » y compris pendant les périodes de grandes infections, pour éviter la rupture avec le milieu familial. L’hôpital est par son essence même un milieu où les germes prolifèrent. De plus, lors d’épisodes infectieux nos enfants sont immunodépresseurs. Ces deux facteurs ne peuvent que favoriser un risque supplémentaire de contamination par d’autres germes. L’équipe de réanimation pédiatrique fait le maximum pour leur maintient au domicile.

Accompagnements obligatoires d’un parent

Lors des sorties en dehors du cadre quotidien (Classes vertes, sorties scolaires, voyages scolaires à l’étranger)

  • Lors des consultations médicales, des séances de kinésithérapie hebdomadaires ou à la demande en cas d’épisodes infectieux,
  • Lors des hospitalisations : peu d’équipes d’infirmières connaissent les réglages et le maniement du respirateur, ni la surveillance des alarmes (Matériel de marques et d’utilisation très variable en France).
  • Lors des séjours en centres hospitaliers pour des examens permettant une adaptation de la ventilation à l’enfant au cours de sa croissance. Ces examens sont fait au centre de référence « Ondine » au centre des pédiatriques des pathologies du sommeil à Robert Debré (Paris) ou dans les grands centres régionaux. Un accompagnement véhiculé est obligatoire car il faut emmener tout le matériel de ventilation (2 machines).
  • Toutes sorties en dehors du domicile dans un périmètre de 15 minutes à pieds est impossible sans leur ventilation. Ce qui implique un accompagnement véhiculé pour transporter aisément l’enfant et son matériel il en est de même pour les habitants de grandes agglomérations les transports en commun ne peuvent être utilisés.
  • Tout séjour, déplacement doit être préparé et organisés pour s’assurer que tout le nécessaire est sur les lieux.

Pas de droit au répit

La pathologie « Ondine » n’octroie pas de droit au répit pour les parents. Les enfants du fait de la charge importante de surveillance (médicale et technique), ne peuvent bénéficier de baby-sitters.

Pas de structures de loisirs

Il n’existe aucune structure d’accueil pour cette pathologie – pas de voyages sans adultes aptes à gérer les soins et les machines. Pour les adolescents voyageant seuls, ces voyages doivent être organisés à l’avance. Des vacances uniquement en famille. Les enfants trachéotomisés ne peuvent pas aller à la piscine, les bains de mer se résument à un bain de pieds, tous les loisirs autour de l’eau sont un danger, ils sont à limiter et doivent être très surveillés.

Vérification du matériel

La ventilation doit être vérifiée en permanence pour éviter tous problèmes du fait de l’évolution physique des enfants et technique du matériel. Une mise à jour régulière est nécessaire.

Accompagnement affectif très important

L’accompagnement affectif est primordial du fait de leur dépendance à la ventilation durant leur période de sommeil et face à la surveillance quasi permanente d’une tierce personne adulte et formée au maniement de la ventilation. Ils ont besoin d’être rassurés quant à leur devenir et leur possibilité de nous quitter. Des consultations épisodiques chez le psychologue permettent de palier et de prévenir certains problèmes psychologiques.